Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 17th May 2017, dernière mise à jour: 17th November 2017
Savez-vous que la forêt primitive en Écosse s’appelle la forêt calédonienne ?
L’origine de ce nom vient des Romains, dont certains écrits mentionnent la Caledonia Silva qui s’étend du sud au nord des Highlands.
Cette forêt fut l’alliée des natifs qui s’y cachèrent durant les batailles pour soumettre les Scots et les Picts, jusqu’à ce que Hadrien abandonne et fit construire le mur d’Hadrien.
La forêt calédonienne était essentiellement composée de pins, chênes et bouleaux. On pense qu’elle recouvrait l’intégralité du pays. Toutefois, certains historiens soulèvent le double sens du mot forest : il peut signifier un territoire boisé mais aussi un territoire de chasse qui dans ce cas ne serait que partiellement boisé.
Dans les années 1700, à l’époque de Samuel Johnson, on récuse souvent l’idée que les Scots ont décimé la forêt comme des sauvages irraisonnés. A la réflexion, ils n’avaient pas besoin d’abattre des arbres pour se chauffer puisque l’ancien peuple écossais pouvait se fournir en abondance de la tourbe existante. De même, le bois n’était pas vraiment une priorité pour les constructions car la pierre abondante est plus propice à l’isolation. La forêt calédonienne était donc réservée en tant que pâture et abris des bovins et ovins.
Des écrits datant de 1303 nous révèlent que les forêts ont permis à William Wallace de se cacher des forces anglaises. Ces rapports font état d’arbres abattus, de branchages et de troncs dans la forêt. Mais lorsque Samuel Johnson fait le tour de l’Écosse en 1773, il se plaint de ne voir aucun arbre pendant son voyage de Lothian à Aberdeen. Pourtant, en passant par les Cairngorms, il aurait pu traverser des forêts denses en pins sylvestres et chênes.
La méthode traditionnelle de gestion de forêt, à savoirt la coupe d’arbres – sachant que la plupart d’entre eux font de nouvelles pousses à partir du tronc et des racines (coppicing en anglais qui vient du français couper), est certainement en place depuis le 13ème siècle en Écosse. Nous pouvons ainsi profiter de nos jours des bois de l’ancienne forêt calédonienne situés à Rannoch, Moteith, Loch Lomond et Argyll.
Ces bois fournissaient le charbon de bois qui approvisionnait les forges pour la conception des épées et des boucliers à l’époque médiévale de William Wallace.
Malheureusement, cette forme de préservation des bois n’a pas résisté aux riches domaines des monastères du moyen âge tournés vers l’élevage de moutons. Il se peut même qu’à cette époque on ait déboisé au profit du pâturage. La forêt calédonienne ne pouvait plus se régénérer car les jeunes pousses étaient consommées par le bétail.
Il apparaît alors de vastes étendues de terres humides sans arbres…. Dans les années 1500, ce processus de déforestation est confirmé par ce terrible constat : il ne reste plus qu’1 % de la forêt calédonienne d’origine.
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