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Le Voyage en Écosse de Bobby | Épisode 6 Château d’Édimbourg

Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 27th May 2020

Le voyage en Écosse de Bobby par Nicolas Lecoffre – Lettre n°6 : Le Château d’Édimbourg – 15 avril 2019

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Bonjour chère Tata,

 

Je dois admettre que j’ai joué avec tes nerfs mais il faut bien que je m’amuse un peu aussi en t’écrivant. Voilà où j’en étais. Le réceptionniste observait la photo sans broncher (tu te rappelles, la seule photo que j’ai avec mes parents) tout en m’écoutant attentivement. Puis il me répondit qu’ils étaient agréables et qu’ils étaient partis voilà quelques jours. Pris d’une énergie soudaine, je lui ai demandé la direction comme si je pouvais les rattraper en un sprint. Plus tard, j’ai bien ri en m’imaginant courir pendant de longues minutes dans une direction hasardeuse.

 

Ah oui, j’ai appris aussi qu’ils semblaient parfois tendus. A ce moment là, il m’a remis une courte lettre. Oui tata, ils m’ont écrit ! Je te l’écris au mot près :

 

 Cher Bobby,

 

Tu es sur la bonne voie si tu lis cette lettre. Nous avons dû partir précipitamment d’Édimbourg pour une raison que je ne peux t’expliquer encore. S’il te plaît, ne t’en fais pas trop et profite de la capitale. Tu verras que l’on s’y sent vite chez soi. J’espère que Glasgow t’a aussi rappelé de bons souvenirs d’enfance. Je dois déjà partir, j’aimerais écrire tant d’autres choses. Mais ce n’est pas encore le moment. J’espère que tu nous retrouveras bientôt mon Bobby.

 

Je suis fière de toi.

 

Ta maman qui t’aime.

 

PS : Papa a perdu sa photo fétiche de Rugby, il est fou de rage !

 

Je suis resté un moment sans voix. Papa ne tient pas aux photos, il y a donc un message caché.

La nuit sans nuages fut remplie de rêves et me donna un nouvel élan. Pas l’animal, l’impulsion énergique tata ! Réveillé requinqué, je suis parti à l’assaut d’un lieu merveilleux :

Le château d’Édimbourg (6a) !

Si tu le voyais tata, tu serais subjuguée ! Alors attention, petit aparté géographique :

Situé en haut de la High Street, il abrite depuis 1996 la Pierre du destin (6b). La vue du centre ville est stupéfiante, l’édifice surplombe la ville et la domine, tel un phare qui veille sur ses marins. Le château offre sa protection à tous les habitants, dont moi et ça me soulage ! 

En bas de la rue Royal Mile se trouve le palais de Holyrood (6c). C’est la longueur de cette rue, l’une des plus touristiques de la ville qui a donné son nom à une mesure peu connue, le mile écossais ! La rue est comme gravée dans un temps ancien, on revient donc avec un réel plaisir en arrière, comme projeté dans un immense tableau où l’on déambule.

Bref, je vais m’arrêter là, tu as du comprendre que j’étais ébahi par la beauté des lieux.

 

Dans une boutique souvenir du Château d’Édimbourg

Avant d’atteindre le château, je décidai de prendre un peu de bon temps dans l’une des nombreuses boutiques souvenirs, puis d’entrer dans la maison Gladstone’s Land. Constuite en 1550 et conservée grâce au National Truste d’Ecosse, cette maison est l’endroit idéal pour observer la vie des familles aisées au 16ème et 17ème siècle. 

Alors que je terminais ma visite, j’ai reconnu une silhouette familière à quelques mètres de moi. Stupéfait, il me semblait que c’était la jeune femme de Glasgow qui marchait vers le bas de la rue. J’ai décidé de l’arrêter. Elle m’a dévisagé, tata mais elle m’a reconnu ! Avec une bienveillance toute relative, elle m’a demandé ce que je lui voulais. Le malaise passé, je lui ai rendu son document et là elle a complètement changé. Tout cela pour te dire que j’ai son numéro et qu’elle m’a invité à manger !

J’ai  bégayé je crois, tout a été rapide. Elle m’a fait la bise puis s’est évaporée dans la foule. Je suis sur un nuage et le château d’Édimbourg me paraît bien petit !

 

Je t’embrasse tata,

Ton Bobby

 

 

Annexes

 

6a. Le château d’Édimbourg

 

Le château d’Édimbourg est un des hauts lieux touristiques de la ville et du pays. Il est en fait l’attraction touristique la plus visitée en Écosse. Il n’est accessible que par la colline Castlehill située en bas de la royal Mile, la rue qui relie le château d’Édimbourg au Palais de Holyrood.

Ancienne forteresse posée sur un rocher basaltique (dont le sommet est haut de 130m) nommé Castle Rock. Il a été utilisé dans un but militaire pendant des milliers d’années. Puis, récemment, il a été transféré à un usage civil.

Le château a une histoire riche et longue. Il a été détruit, a changé souvent de propriétaire, notamment pendant les guerres contre les Anglais. Il a été finalement reconstruit puis dans une époque plus récente, démilitarisé. Au cours des deux guerres mondiales, il a servi d’hôpital, de prison et de centre de formation.

 

Mémorial National d’Écosse

 

Si vous visitez ce château, ne loupez pas :

 

  • Royal Palace : résidence royale principale entre le 11ème et le 17ème siècle. On y trouve Les honneurs de l’Ecosse : Les regalia : La couronne de 1,6 kg, fabriquée en 1540, le sceptre (1494) et l’épée d’Etat (1507). Ils furent sauvés en 1652 par Mrs Grainger (femme d’un pasteur) et sa bonne, cachés dans leur jupe quand le château fut détruit par les parlementaires. On trouve également dans le Royal Palace la pierre du destin.

 

  • Le One O’clock Gun : Le son est entendu sur plusieurs kilomètres. Le but de ce coup de canon était de donner l’heure exacte par rapport à la position du soleil aux navires des ports locaux ou en mer, afin que chacun puisse synchroniser sa montre. Aujourd’hui, la tradition est préservée tous les jours, excepté le dimanche, pour le plus grand plaisir des touristes. Elle date de 1861.

 

  • Le mémorial national d’Écosse de la guerre inauguré le 14 juillet 1927 dans la cour d’honneur.

 

Mons Meg

  • Mons Meg : énorme canon du 15ème siècle utilisé contre les Anglais, il est un symbole de la puissance des armes de la forteresse durant le règne de Jacques II d’Ecosse.

 

  • La chapelle Sainte Marguerite : Plus ancien édifice d’Édimbourg, elle fut construite en mémoire de la mère de David Ier.

 

  • Un petit cimetière pour les chiens de l’armée.

Cimetière pour les chiens des soldats

 

  • Les prisons de guerre : on découvre, à travers les reconstitutions, les mauvaises conditions de détention des prisonniers.

 

  • La vue sur la ville ! Le panorama incroyable !

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6b. La pierre du destin

 

Le pierre du destin est un bloc de 152 kilogrammes de gré oblong. Elle repose au château d’Édimbourg depuis 1996, année où l’Angleterre l’a rendue à l’Ecosse lors d’une cérémonie officielle. 

Stone of Destiny

 

On lui connait plusieurs noms :

 

  • pierre du destin (ou de la destinée),
  • pierre de scone,
  • oreiller de Jacob,
  • pierre de Tanist,
  • pierre du couronnement.

 

Cette pierre, considérée comme un lien entre Dieu et les monarques, est selon certains un bloc de météorite tombé sur Terre il y a plus de 3000 ans. Elle a été utilisée lors de tous les couronnements des monarques anglais et écossais depuis 800 ans.

 

Selon la légende, elle aurait servi d’oreiller à Jacob . Il rêve alors d’un passage qui relie le paradis à la Terre et qui permettrait d’établir un contact d’un bord et de l’autre.

 

Dans la mythologie celtique, la Lia Fàil est venue d’Irlande mais son origine aujourd’hui est contestée et plusieurs théories s’opposent. Selon les Ecossais, tant qu’ils resteraient en possession de cette pierre, ils seraient maîtres de leur royaume. De même, aucun souverain ne pourrait gouverner sans s’être assis sur cette pierre. En 1296, Edouard Ier, roi d’Angleterre, s’en empare comme butin de guerre suite à une révolte écossaise. Elle fut placée sous le trône de couronnement sur laquelle les souverains anglais s’asseyaient pour symboliser leur domination sur l’Ecosse et l’Angleterre. 

 

Mais selon certaines sources, ce n’est pas la pierre du destin qui fut ramené en Angleterre, celle ci ayant été cachée dans la rivière Tay par des moines du palais de scone avant que le roi s’en empare. En 1328, lors du traité de Northampton, Edouard III s’engagea à rendre la pierre mais il ne le fit jamais.

 

Abbaye d’Arbroath

 

Le jour de Noël 1950, un groupe d’étudiants menés par Ian Robertson Hamilton, décida de ramener la pierre en Écosse. Ils la firent tomber et celle ci se brisa en deux morceaux. Après s’être cachés et avoir passé les barrages anglais, les étudiants rendirent la pierre à un haut dignitaire écossais qui la fit réparer. L’Écosse la plaça aux yeux des anglais sur l’autel de l’abbaye d’Arbroath (lieu politique symbolique lié à l’indépendance de l’Écosse) mais celle ci fut récupérée par les Anglais et ramenée à Westminster. En 1996, elle fut rétrocédée à l’Écosse mais elle continuera à être envoyée aux anglais pour les cérémonies de couronnement.

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6c. Le Palais de Holyrood

 

Fondé à la demande du roi d’Ecosse David Ier en 1128, le palais est à l’origine un monastère. C’est la résidence des rois et reines d’Écosse depuis le XVème siècle ainsi que de la reine Elisabeth II lors de ses séjours dans le pays (fin juin – début juillet pour sa traditionnelle Holyrood week). Elle utilise la Great Gallery, et ses 44 mètres de long pour ses réceptions.

Holyrood, cour intérieure

 

Il aurait été construit à l’endroit même ou David Ier a été sauvé par une croix, de la charge d’un cerf, d’où le nom du palais Holyrood signifiant « sainte croix » en vieil écossais.

 

Il a été ensuite un lieu où la violence s’est déchaînée (particulièrement sous le règne des Stuarts), où le sang a coulé. On notera l’assassinat de David Rizzio de 56 coups de couteaux (sous le regard de la reine Marie) auprès de qui la reine avait trouvé du réconfort car son cousin et mari Henry Stuart avait un comportement alcoolique et volage. La tâche de sang est toujours visible de nos jours à l’endroit où eut lieu ce massacre. Quant au roi Henry, il fut tué l’année suivante, probablement par le futur mari (le troisième) de la reine Marie Stuart. 

 

Quant à Marie Stuart, la reine, elle s’exila en Angleterre, suite à son abdication forcée, où elle fut détenue dix-huit ans avant d’être décapitée, sur ordre de sa cousine. Suite à ces pages d’histoires sanglantes, le château est dit hanté, ce qui ne fait pas peur à la reine d’Angleterre Elisabeth II qui continue de s’y rendre régulièrement. Suite à un incendie en 1650, William Bruce et Charles II entreprirent des travaux entre 1671 et 1679 et lui donnèrent sa forme actuelle.

 

C’est George IV et la reine Victoria qui le sauvèrent de la ruine, puis George V et la reine Mary qui permirent au grand public de découvrir cet édifice quand aucun membre de la famille royale ne s’y trouvaient.  L’entrée est d’environ 14 euros pour un adulte et 8 euros pour un enfant de plus de 5 ans. Elle est gratuite pour les moins de 5 ans.

Parlement écossais

 

Le parlement écossais se trouve en face du palais. Pendant la présidence britannique de l’union européenne, une réunion du conseil européen a eu lieu au palais. Il a été proposé qu’un membre de la famille royale y soit logé de manière permanente afin de représenter la reine.

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À très vite pour le septième épisode du Voyage en Écosse de Bobby ! En attendant n’hésitez pas à découvrir la page Facebook de Nicolas

 


A propos de l'Auteur

Écrit par: Stephen Rossiter


Commentaires pour cet article

  • Friedrich
    30/05/20 - 08:50

    Très intéressant….j ai hâte de lire la suite…bravo et merci…

  • N.LECOFFRE
    08/06/20 - 13:35

    Merci beaucoup Friedrich, ce fut un plaisir d’écrire cette histoire qui m’a enrichi 🙂

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