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Le Voyage en Écosse de Bobby | Épisode 7 Greyfriars Bobby

Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 10th June 2020

Le voyage en Écosse de Bobby par Nicolas Lecoffre – Lettre n°7 : Greyfriars Bobby – 20 avril 2019

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Chère Tata,

 

Voici quelques jours que je ne t’ai pas écrit. J’en ai profité pour visiter une ville fabuleuse. Je pense même que je pourrais m’y plaire et y résider. Samedi, je me suis levé étrangement de bonne humeur. J’avais pourtant des interrogations plein la tête : Pourquoi papa serait-il fou de rage d’avoir perdu une photo ? Il n’avait jamais accordé d’importance aux objets auparavant. Il me semble que maman m’a fait passer un message dans sa courte lettre : je devais me rendre au  Murrayfield Stadium ! J’ai donc décidé d’aller le visiter le matin puisque le soir, comme tu le sais, j’avais mon rendez-vous au restaurant.

Je m’y suis rendu en tramway. Il est très récent (mai 2014) et dessert directement le stade. En plus, on peut circuler à partir de 5-6h jusqu’à 23H ! C’est un moyen de locomotion prisé qui a connu une extension en 2019. Aujourd’hui, il compte 14 kilomètres et 15 stations. Mode Stéphane Bern Off.

La visite a été passionnante, en grande partie grâce au guide ! J’ai été sur le terrain et la vue qu’ont les joueurs est impressionnante. L’architecture est splendide, ça sent le rugby et le sport en général. On y apprend aussi plein de choses sur son histoire (notamment le fait que le stade a eu longtemps le record de spectateurs pour un match de rugby, avant que des normes de sécurité l’obligent à réduire sa capacité), le guide a répondu à toutes mes interrogations et clou du spectacle : j’ai visité les vestiaires.

Malgré mon « enquête », je me suis laissé emporter par mon engouement et la qualité du lieu ! Finalement rien. J’ai eu beau regarder, observer, scruter, rien d’étrange n’a attiré mon regard. Alors que je partais, rempli de frustration mais aussi comblé par ma visite, le guide qui avait les noms de chaque visiteur me tend une enveloppe. Je te la retranscris telle quelle :

 

 

Mon fils,

 

 

Je suis bien passé ici et je suis fier de toi. Tu as compris le message et tu es venu. Ce stade, je m’y suis rendu il y a bien des années, en tant que joueur professionnel. Tu te souviens, tu es venu trois fois à Glasgow car j’ai joué là bas aussi. Mais je ne t’avais jamais fait venir ici, c’est chose faite ! Rien de plus me diras tu ? Rien ou presque, je suis fier de ce que tu accompli. Mais nous avons dû partir. Encore. Je sais que tu dois te poser des questions mais je ne peux pas t’en dire davantage pour le moment. Nous allons bien. Quant à toi, sois fort et persévérant. Nous espérons vite te retrouver Bobby. Je pense aussi que tu comprendras.

 

Pa’ Lète.

 

PS : Mama Lète me dit à l’oreille qu’elle t’aime fort.

 

Ce petit mot m’a redonné le sourire ! Je suis repassé à l’hôtel pour me changer, me reposer, puis me rendre à mon rendez-vous au restaurant Aizle.

 

Quand je suis arrivé, elle m’attendait.

Haru s’était coiffée spécialement pour l’occasion, de somptueux cheveux bruns frisés, une robe chic d’un rouge pimenté et vif avec un regard furtif qui m’a pétrifié littéralement. Pour ma part, j’avais opté pour une tenue classe mais pas guindée, une petite chemise unie mais chouette et un pantalon plus sobre, un peu sombre surmontée d’une ceinture. Le tout me donnait un air à la fois sérieux et décontracté. 

Je me suis étonné moi-même mais j’étais à l’aise, certainement grâce à elle. Je lui ai même demandé de me tutoyer ! Entre conversations sérieuses, anecdotes (dont celle du chien Bobby (7a) et taquineries, le temps a fusé. 

Haru m’a expliqué l’importance de son document pour un gros contrat : elle est chargée de clientèle pour tout le pays dans une entreprise qui commercialise des produits exclusivement biologiques, ou issus de commerces raisonnés et locaux. 

As-tu déjà entendu parler du haggis, un oiseau local très étrange ? Il se dit qu’il y a deux types de haggis dans les montagnes, un qui a les pattes à gauche plus petites et l’autre qui a les pattes de droite plus petites. Et donc il ne peuvent jamais se rencontrer sur les montagnes  : quand on les surprend, le haggis mâle tourne dans les aiguilles d’une montre alors que la femelle tourne en sens inverse. Étonnant n’est-ce pas ? Figure-toi qu’en fait c’est un animal imaginaire. Et moi, j’y ai cru ! Haru s’est bien moqué de moi.

Bref tata, j’ai passé la meilleure soirée de ma vie. J’ai essayé de résumer mon « enquête » à Haru. Elle a semblé intéressée et amusée. Puis d’un coup elle a regardé sa montre et elle est partie, en laissant l’argent pour le repas et un pourboire. Je l’ai regardée s’éclipser tel un soleil d’été derrière une montagne trop haute. Passant d’une chaleur merveilleuse à une fraîcheur soudaine, je suis resté absent. J’ai absorbé mon café puis je suis rentré me coucher. En arrivant dans ma chambre, une lettre m’attendait :

 

 

Bonsoir,

 

Comme vous le savez, vos parents ne sont pas restés dans la capitale. Ils sont partis il y a plusieurs jours. Comme à Glasgow, je ne suis pas en mesure de vous informer sur le lieu exact de leur destination mais je peux vous informer sur la ville. Ne tentez pas d’y aller tout de suite, je vous donnerai bien vite leur localisation exacte. Dans quelques jours…

En attendant, j’espère que vous visiterez la ville et que vous apprécierez sa richesse culturelle et naturelle. Qui suis-je ? J’imagine que vous vous le demandez. Je ne vous veux pas de mal. Prenez donc votre mal en patience et attendez ma prochaine lettre. Sinon le lien sera rompu.

Vos parents sont partis pour Dumfries.

Le zeste tétu.

 

La lecture de ce message m’a attristé. Je devais bientôt partir et quitter Haru. Mais était-ce là l’important tata ? Je me suis fait des illusions et je dois me recentrer sur mes parents. Je me suis donc couché, entre souffrance et déception.

 

Annexes

 

7a. L’histoire extraordinaire de Greyfriars Bobby

Greyfriars Bobby's Grave © David Dixon cc-by-sa/2.0 :: Geograph ...

C’est une histoire vraie qui se déroula à Édimbourg. Un skye terrier né en 1856 fut donné à John Gray, en guise de chien de garde, car il venait d’obtenir un emploi de policier. Tous les jours, à treize heures, au coup de canon traditionnel, le policier et son chien qu’il appela Bobby, allaient au même restaurant. Bobby avait le droit à une brioche puis un os.

Malheureusement le policier mourut deux ans plus tard d’une tuberculose et laissa la chien seul. Lors de la cérémonie le chien était en tête de cortège. Quand elle fut terminée, le chien disparut et ne retourna pas chez la famille Gray. On le retrouva dès le lendemain sur la tombe de son maître. Il fut chassé à plusieurs reprises par le gardien car le lieu était interdit aux animaux, mais au vu de la détermination du chien, il le laissa venir et rester grâce à une dérogation de la ville.

Au bout de trois jours auprès de son maître, le chien se décida à bouger pour aller manger. Il se rendit à 13h au restaurant où il venait avec son maître. Il se prit d’amitié pour un soldat qui sonnait le coup de canon de 13 heures et ils allaient ensemble au restaurant. A part cette compagnie, le chien n’acceptait personne, et les multiples tentatives pour lui retrouver un foyer échouèrent.

Ce n’est que dans la dernière année de sa vie qu’il accepta de passer les nuits chez la propriétaire du restaurant où il venait habituellement. Il fut retrouvé mort après avoir veillé une nuit de plus sur la tombe de son maître.

Bobby a depuis une statue à son effigie crée par le sculpteur William Brodie. Elle est située prés du cimetière et fut installée sur une fontaine par la baronne Angela Burdett-Coutts. Son histoire fut adaptée en livre en 1912 et en film Walt Disney en 1961.

 

Bobby est pour les écossais le symbole de la fidélité.

 

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À très vite pour le huitième épisode du Voyage en Écosse de Bobby ! En attendant n’hésitez pas à découvrir la page Facebook de Nicolas.


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