Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 9th July 2020
Parfois je me dis que je n’affronte jamais rien. J’abandonne Édimbourg. Je fuis Aberdeen. J’ai oublié Glasgow. J’ignore Dumfries. Mais j’ai décidé d’agir au lieu de réagir.
Je peux te révéler maintenant l’identité de la ville où je suis. Son nom celtique signifie « prairie broutée ». J’aime ce moment où je sais alors que les autres ne savent pas encore.
Trêve d’excentricité, j’imagine que si je poursuis, tu ne continueras pas ta lecture, tu me renieras et je m’en voudrai toute ma vie ! Je vais à Melrose, un village perdu entre Édimbourg et Dumfries. Pourquoi aller là bas? Pour quatre raisons :
Abbotsford House
Autant de figures historiques (9a) liées à Melrose, un petit village riche d’Histoire !
Ah, j’ai oublié la quatrième raison ? Être libre, me débarrasser de cette impression pugnace d’être une marionnette obéissante. Couper le fil. Et sans ces tensions qui me brident, me mouvoir et évoluer dans mon style et ma sensibilité. Je veux trouver mes parents et me trouver moi-même.
Le trajet a été un peu long mais apaisant, je te passe les détails. (Mais si tu veux vraiment savoir, je suis passé l’A68 qui passe par Blainslie, Earlston et Bemersyde) . Melrose est un village d’environ 1700 habitants. J’ai réservé le Burts Hôtel, tu sauras donc où me joindre.
Dès le moment où je suis arrivé, je me suis senti bien. Seul et bien. J’ai déambulé dans ce lieu magnifique. J’ai visité l’abbaye, la maison de Sir Walter Scott et puis … plus rien ! Ah si, j’ai cherché la tombe du roi Arthur, juste au cas où, avec un peu de chance, j’aurai pu la trouver… Mais non. L’endroit dégage l’aura des légendes avec lesquelles il est lié. Les lieux sont comme les personnes : on les aime parfois davantage par ce qu’ils nous inspirent que par les détails factuels et les certitudes qui tendent maladroitement à les définir. Tu as vu tata, ici, je suis philosophe ! Et sans alcool !
Je contemple le paysage et j imagine au delà de mon propre horizon. Je suis libre de partir, de rester, de chanter, de hurler, de faire des claquettes, de fredonner du Hallyday, de manger une crêpe au sucre et des bonbons ou encore de jouer à la marelle (non, non je n’ai pas fait tout ça, tata) !
Depuis quand suis-je en Écosse ? Deux mois ? Ce que j’y vis est extraordinaire. Il me reste plus qu’à retrouver mes parents afin de vivre tout cela avec eux. Je n’ai sans doute pas compris la chance que j’avais de les avoir à mes côtés. Même si j’ai peu de souvenirs de quand j’étais tout petit (9b). Merci toi aussi tata ! Quant à Dumfries, j’irai demain.
Burts Hotel
Il était presque 18 heures. J’avais l’estomac dans les talons. Une chance, le bar venait d’ouvrir. J’ai alors choisi un Whisky au hasard parmi les 90 références. J’imagine ta tête en lisant cela mais effectivement, j’ai succombé à la douce tentation du whisky. Il ne peut pas faire de mal, ou légèrement à la tête pour les novices. La preuve ? C’est le whisky qui m’a guidé chez le médecin, qui m’a lui-même guidé vers le psychologue, qui va me guider vers mon moi-même profond. Un résumé lucide et honnête est donc de déclarer avec certitude que le whisky aide à se retrouver soi même !
C’est avec cette argumentaire convaincant adressé, dans le vide, entre deux clients inconnus qu’une absence s’est installée en moi. Je sais qu’à un moment, j’ai chanté la Marseillaise en verlan. Et puis plus rien. En toute logique, je n’ai pas pu rejoindre seul ma chambre d’hôtel. En toute logique, ce n’est pas au moment du réveil que des bribes de souvenirs auraient dû me revenir. Et me faire partir rapidement vers Dumfries…
Tata, je crois que j’avais oublié quelque chose d’important ! Qui étais-je ? Qui suis-je ? Quel homme ai-je envie de devenir ? Il me semble que les réponses se trouvent à Dumfries. J’ai besoin de comprendre et d’avancer car je le sens, tout est lié.
Ton Bobby.
PS : Le hasard m’a amené sur les hauteurs de ce petit village, qui est aussi le berceau du rugby à 7 ! C’est merveilleux, non ?
Sir Walter Scott, poète, écrivain et historien écossais (1771-1832), il a écrit des poèmes puis des romans historiques. Suite à une maladie étant bébé, il boîtera toute sa vie et aura une santé fragile. Ce sont sa mère et sa tante qui lui donneront la passion de la lecture et de la littérature. Il a donné à l’Ecosse une image romantique et a permis le retour du tartan et du kilt, interdit jusque là depuis 1746. Il publie en 1810, le très populaire « La dame du Lac » qui deviendra le libretto (paroles d’une chanson) de l’Ave Maria de Schubert. Il est aussi connu pour avoir écrit Ivanhoé. Il subit deux crises financières en 1813 et 1825-1826. Quant il meurt, il a encore 54 000 livres de dettes. Ses héritiers négocient ses droits d’auteurs à 33 000 livres avec ses éditeurs. Sa résidence, qui se trouve prés de Melrose, se nomme Abbotsford et il aura passé une bonne partie de sa vie à l’investir et l’agrandir. C’est dans sa maison qu’il décédera épuisé par ses efforts pour maintenir son train de vie. Il a été un précurseur du roman historique et de la culture des Higlands. En son honneur, la gare d’Edimbourg a été renommé Waverley (Un de ses romans, ébauché en 1805 et finit en 1813).
Robert The Bruce ou Robert Bruce en anglais moderne est un héros majeur écossais. Né le 11 juillet 1274 et mort le 7 juin 1329, il a mené un long combat pour l’indépendance de l’Écosse. Comte de Carrick, il est le roi des Écossais de 1306 à 1329. Dans un premier temps, il se soumet au roi d’Angleterre, malgré une révolte en 1297. À la mort de son père, il devient chef de son clan et fait valoir ses droits au trône d’Écosse. Après avoir tué son rival, John Commyn, le 10 février 1306, à Dumfries, il est couronné roi des Écossais le 25 mars de la même année.
Il est obligé de fuir ensuite car il est défait à la bataille de Methven et au combat de Dail Righ, il doit se cacher et se réfugie dans les Hébrides intérieures. Il combat ses ennemis écossais entre 1307 et 1314. Il remporte un combat décisif contre l’armée anglaise le 24 juin 1314 lors de la bataille de Bannockburn. Par la suite il défit les anglais en 1323 puis une dernière fois en 1327 et l’Angleterre et son jeune roi Edouard III se résignèrent à signer le traité d’Édimbourg le 17 mars 1328 ; qui reconnaît officiellement la royauté de Robert The Bruce. Il mourut en pleine gloire et ayant réussit la quête d’une vie. C’est David, fils de son second mariage qui lui succéda. Le cœur embaumé de Robert Bruce serait enterré dans l’abbaye de Melrose. On y trouve aussi les autres rois écossais.
Même si son existence n’est pas attestée, le roi Arthur est une figure emblématique des V et Vième siècle. Il est peut être le fruit de plusieurs destins réels. Il naît à Tintagel en tant que fils illégitime grâce à un stratagème de Merlin, qui l’épaulera toujours. Dans la légende, il est le seul à pouvoir enlever Excalibur du rocher lorsque le trône du royaume de Bretagne fut vacant, ce qui lui donne la légitimité au trône… Après avoir combattu des barons pour le trône, il s’entoure de chevaliers pour former Les Chevaliers de la table ronde. Il combat en Gaule et en sort victorieux. Il épouse alors la fille de Léodagan, le roi de Carmélide, Guenièvre.
Et c’est l’Amour qui provoquera la fin tragique d’Arthur. Le manque d’un héritier, les relations entre sa femme et l’un de ses chevaliers, Lancelot, l’inceste d’Arthur avec Morgause (sa demi-sœur), qui donne naissance à Mordred, vont engendrer sa perte. En effet, son fils va se retrouver sur le trône et prenant goût au pouvoir, défiera et tuera son père. Excalibur sera jetée à la mer mais rattrapée par la Dame du lac. Quant à Arthur qui aura causé aussi la mort de son fils, son corps sera ramené par sa demi-sœur, sur l’île d’Avalon. Selon une hypothèse, sa tombe se trouverait près de Melrose, sur les hauteurs de Eildon Hills, colline qui surplombe la ville.
Mimmo est né le 28 février 1966. Appliqué et sérieux, il connut des études honorables mais se dirigea, contre l’avis de ses parents, vers le rugby professionnel. D’abord craintifs, ses parents le laissèrent s’épanouir ainsi. C’est au début de sa carrière qu’il rencontra sa future femme, Mylène Madone, danseuse professionnelle, connue et reconnue. Étant l’une des seules personnes en France à ne pas la connaître ni la reconnaître, il fut à son aise. Son naturel désinvolte et à la fois droit, la séduit immédiatement. Il se marièrent le 23 novembre 1990, Mylène ne sachant pas encore qu’elle portait leur fils, Bobby, qui viendrait au monde le 11 juin 1991.
Leurs carrières professionnelles furent préservées jusqu’à cette année sombre de 1995 où on diagnostiqua à Mylène un cancer des poumons. Le combat fut rude mais le courage de Mylène força l’admiration de sa famille et de l’encadrement médical. Elle en sortit plus forte avec un autre regard sur la vie et stoppa sa carrière. Mimmo mit sa carrière entre parenthèses, pour épauler sa femme et sut lui apporter une force positive incroyable. C’est à cette période que se développa en lui cette amour de l’humour, ce pilier essentiel du couple qui participa grandement à la rémission de Mylène.
Quelques années plus tard, en fin de carrière, Mimmo et Mylène, par trois fois, amenèrent le jeune Bobby, six ans, à Glasgow, lorsque son père jouait dans le club local, dans la dernière année de sa longue carrière.
C’est lors de cette année là, lors du troisième et dernier voyage, que le drame eut lieu mais que le pire fut évité pour le jeune Bobby. Mais un traumatisme profond en découla.
À très vite pour le dixième épisode du Voyage en Écosse de Bobby ! En attendant n’hésitez pas à découvrir la page Facebook de Nicolas.
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