Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 18th September 2020
Merci de m’avoir donné l’adresse de l’hôtel de mes parents. Haru et moi y sommes allés et le réceptionniste, après avoir compris que je savais l’essentiel, a fini par m’avouer qu’ils étaient partis se promener non loin de là. J’ai eu un pressentiment alors je lui ai demandé depuis combien de temps il ne les avait pas vus. Il a semblé hésiter et, par je ne sais quel réflexe, je lui ai demandé s’il avait un chien !
Après une longue hésitation, l’employé, Eliott, a fini par appeler sa fille Lorna, âgée de huit ans, qui déboula avec un Aberdeen Terrier (14a). J’avais un pressentiment et je demandai à ce que la chambre de mes parents soit ouverte pour faire sentir au chien un vêtement. Vu que le chien ne répondait qu’à Lorna, il fut décidé qu’elle nous accompagne, moi et Haru dans notre recherche. Eliott donna des indications précises et demanda à sa fille de garder son téléphone allumé. Le chien nous suivait, nonchalant, nous étions même obligés de ralentir le pas. Soudain, à la lisière d’une petite forêt, il partir en courant. Je passai en mode sprinter mais, malheur, je voyais Haru s’éloigner loin devant. Je lui criai au loin « attends, je crois que j’ai une idée ! ». Elle s’arrêta :
– Quoi ? Répondit elle
– Je crois que tu devrais essayer de me suivre, dis-je, en passant devant elle, sans cesser de courir. C’était presque une parade amoureuse.”
Plus loin, il s’avéra que Mylène et Mimmo commençaient réellement à paniquer. Pourquoi prendre un téléphone pour deux heures de promenades ? Quand ils s’étaient perdus après s’être enfoncés dans la végétation, papa me raconta qu’ils en avaient ri. Mais quand Maman était tombée sans arriver à se relever, le moral dégringola. Ils n’étaient pas si loin. Mais, complètement désorientés, ils voyaient le soleil chuter tout comme leur chance d’être retrouvés avant la nuit. Il était hors de question pour papa, de laisser maman seule. Il serait bien allé chercher de l’aide mais il était terrifié qu’entre temps, un animal sauvage et mortel attaque sa pauvre petite femme sans défense !
C’est dans un désespoir de cinéma le plus total, que, dans un dernier rayon de soleil, ils me virent apparaître tel une vision miraculeuse, accompagné d’une Haru déterminée. On venait à leur rencontre, lisant la la stupéfaction dans leur regard. Je me souviendrais toujours de la première phrase de mon père quand on les rejoignit :
“On se reposait s’était-il défendu, étranglé par la mauvaise foi.
– Maman, papa, enfin, vous voilà, je suis heureux de vous revoir ! m’exclamais-je dans un élan de sensiblerie qui aurait fait fuir plus d’un guerrier écossais en kilt.
– Bobby ? Qui c’est celle- là ? demanda ma mère entre curiosité, admiration et méfiance maternelle.
– Je vous présente Haru, ma sauveuse et future femme Lète !”
Personne ne sut pourquoi, entre l’émotion et la fatigue mais maman s’évanouit. Je la portais délicatement avec mon père, comme un symbole. Il ne m’avait jamais regardé avec cette intensité. Il me dit simplement :
Je pense que je n’avais pas besoin de plus pour comprendre tout l’intérêt de leur manœuvre et tout l’amour qu’ils me portaient. Plus de rancœur, plus d’interrogations. Le retour de la forêt sonna en moi comme un retour définitif comme propriétaire et seul maître de ma vie.
A son réveil, maman était entourée d’un tableau idyllique familial. Elle m’avoua plus tard qu’elle croyait rêver mais se prêtait au jeu. Quand elle vit qu’elle portait un plâtre, papa lui dit simplement : «double fracture tibia péroné ». Elle n’insista pas, tout allait bien. J’étais enfin redevenu le petit garçon d’avant l’agression. Et m’accompagnait, une ravissante jeune femme qui n’était certainement pas étrangère à ma métamorphose. Nous avons parlé de longues heures, où le temps n’existait plus. Mylène prit alors le temps de clarifier ses intentions et je compris tout. Je leur étais reconnaissant. Ils n’étaient ni enlevés, ni perdus (à part quand j’ai dû leur sauver leurs fesses dans la forêt, bien entendu). En me faisant sortir de ma chambre, de ma vie, de mon pays, le but était de m’ouvrir, de guérir, de m’épanouir…
Je leur devais ma naissance et ma renaissance. Et bien sûr, il y avait eu les employés de chaque hôtel qui avaient joué le jeu, sans jamais rien me révéler de la supercherie. On décida, le lendemain, d’aller manger au restaurant pour déguster un délicieux bœuf Angus (14b) !
Quand tu recevras cette lettre, tata, nous serons peut être déjà revenus. Ou pas. Nous avons tous hâte de te voir, Haru comprise.
Ton Bobby.”
Une semaine plus tard, on rentra en France et je tombais dans les bras de tata Suzette dit le zeste tétu ! Je lui devais tout. Haru, quant à elle adorait ma famille et je fus très vite à l’aise avec la sienne. On fit des soirées mémorables où les deux familles se rencontrèrent dans la joie et la simplicité. Je m’installais rapidement avec Haru, à quelques kilomètres de la maison afin de ne pas trop m’éloigner de mes parents. Je suis devenu un homme, certes, mais je reste leur enfant. Quelques jours plus tard, alors que je rendais visite à mes parents, tata vint me voir. A la fin de la journée, elle me tendit une lettre (14c) :
– Chacun son tour, dit elle en souriant. Elle s’éloigna, différente, comme si elle aussi avait un voyage à effectuer.
Son premier nom fut « Aberdeen Terrier » car il est originaire des Highlands. Il est décrit pour la première fois au XVIème siècle. L’Aberdeen terrier a d’abord été utilisé pour chasser le blaireau et le renard. Il est l’une des 5 races de terrier d’Écosse et on appelle celui-ci plus communément aujourd’hui terrier écossais. Il est rapidement devenu un chien de compagnie, et est arrivé en France vers 1910.
Réputé pour avoir du caractère, il est attaché à son maître (un seul!) sans être trop démonstratif. Il reste agréable avec le reste de la famille, aimant jouer avec les enfants mais montrant les limites à ne pas dépasser. C’est un chien peu sportif mais très bon gardien. Méfiant envers les étrangers, il aboie rarement mais est toujours prêt à attaquer. Il faut l’éduquer très jeune sinon cela s’avère très compliqué de gérer son comportement.
Il mesure entre 25 et 28 cm et pèse entre 8 et 10 kilogrammes. Il fait peu de bêtises et est rapidement mature ! Sa durée de vie moyenne est d’une dizaine d’année.
On dénombre plus d’une quinzaine de races de chiens originaires d’Écosse !
Le bœuf Angus vient des comtés d’Angus et d’Aberdeen. On trouve la black Angus et la Red Angus. La vache angus vêle facilement et n’a pas de cornes. Elle est apprécié pour sa viande finement persillée, a une bonne aptitude laitière.
On en compte environ 10 000 en Grande Bretagne et 320 000 aux États-Unis. Elle supporte autant la chaleur que le froid. Elle est appréciée dans le monde entier et est considérée comme l’une des meilleures viandes.
Cher Bobby,
A moi maintenant de t’écrire. Je suis si fière de toi et de ton voyage. Je ne parle pas forcément de ton voyage géographique mais de ton voyage spirituel bien plus périlleux, ambitieux, incroyable. Quel homme tu fais maintenant ! Tu es parti chrysalide, dans ton cocon et tu reviens papillon et accompagné. Haru est une perle, tout comme toi. C’est beau. Je suis fière d’avoir pu contribuer à ta reconstruction. Tes parents t’aiment et cet amour inconditionnel pour toi est beau à voir. Mylène, ta maman protectrice et Mimmo, ton papa rempli d’humour et de force tranquille sont des parents idéaux.
Et en parlant d’Amour, parlons de moi. Tu sais que j’ai perdu ton oncle, Francis, il y a quelques années. Et moi aussi, en quelque sorte, je me suis isolée. D’apparence, j’ai continué ma vie, je suis sortie, je me suis permis quelques loisirs mais je me suis interdit beaucoup de choses. L’ombre de ton oncle a toujours plané sur moi. Alors j’ai décidé de faire comme toi et de partir dans quelques jours ou quelques semaines pour aller voyager en Écosse. J’irai découvrir les Highlands parce que c’est un rêve de petite fille. J’irai découvrir, explorer, me découvrir, me reconnecter avec une partie que j’ai délaissée. J’irai dans ce pays, où mon temps ne sera pas compté et où je serai qui j’ai envie de devenir. Merci Bobby pour m’avoir réveillée et inspirée. Merci à Haru pour t’avoir réveillé et inspiré. Merci à tes parents d’être ce qu’ils sont.
Je reviendrai, à la fois plus forte et différente. Ou redevenue moi-même. Quoiqu’il arrive, nous t’aimons fort Bobby, vis maintenant et soyez heureux !
Tata Suzette Lète, dit « Le zeste tétu ».
PS : Ce pseudo a été inventé par ton père qui ne m’avait pas prévenue. C’est toi, par téléphone, qui m’a fait comprendre, qu’au-delà de leur périple, ils m’associaient avec malice à leurs plans tordus mais bienveillants.
Merci à tous d’avoir d’avoir suivi le Voyage en Écosse de Bobby ! Et un grand merci à Nicolas 🙂 Si vous avez apprécié son histoire, n’hésitez pas à lui laisser un petit mot sur sa page Facebook.
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