Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 21st October 2020
Traduction de l’article de Caitlin, dernière mise à jour juin 2020
La Bataille du Pont de Stirling fut la première victoire majeure de l’Écosse durant les Guerres d’Indépendance. Elle plaça de nouveau le pays sous contrôle écossais et éleva William Wallace à une position de domination politique.
La Bataille de Stirling prit place durant la première guerre d’indépendance de l’Écosse. À l’époque personne ne le savait mais la Première Guerre d’indépendance de l’Écosse, nommée rétrospectivement, ne fut que la première d’une série de guerres entre les Écossais et les Anglais. Ces guerres furent toutes provoquées par des rois anglais tentant d’établir leur autorité sur l’Écosse. Les Écossais eux se battirent pour garder la domination et l’autorité anglaises en dehors de l’Écosse.
La guerre commença avec l’invasion anglaise de l’Écosse en 1296 et se poursuivit jusqu’à la restauration de l’indépendance écossaise, avec le traité d’Édimbourg-Northampton en 1328. Elle peut être divisée en quatre phases:
La bataille de Stirling Bridge en 1297 fut l’une des nombreuses batailles qui ont constitué cette guerre.
En 1290 la mort de la reine d’Écosse, Marguerite, âgée de sept ans, laissa le trône d’Écosse vacant. Les seigneurs écossais confièrent à Edouard Ier la tâche de choisir un nouveau roi. Son choix s’arrêta sur le faible Jean Balliol, un descendant lointain du grand roi écossais David I, dans l’espoir de pouvoir le manipuler. Cependant le roi d’Angleterre fut rapidement désabusé de cette idée. D’abord lorsque Balliol refusa de le rejoindre en campagne en France, puis en 1295, quand il signa une alliance avec la France, ennemie ancestrale de l’Angleterre.
Il y eut une rébellion, menant à une campagne anglaise, au sac de Berwick et à la défaite de l’armée écossaise à Dunbar. Jean Balliol demanda alors la paix et accepta une occupation anglaise. En 1297, menée par Sir William Wallace et Sir Andrew Moray, débuta une révolte écossaise majeure.
À cette époque les Anglais étaient en guerre contre la France. Les forces écossaises choisirent cette période pour défier leur ennemi, alors plus vulnérable car combattant sur deux fronts. En août 1297, Morray et Wallace contrôlaient presque toute l’Écosse au nord du fleuve Forth, à l’exception de Dundee. Alors qu’Edouard Ier combattait sur le continent, le gouverneur anglais, le comte de Surrey, marcha vers le nord avec une armée de Berwick pour soulager Dundee.
C’est au croisement du fleuve Forth, à Stirling, que l’armée écossaise choisit d’affronter les forces anglaises. Cette rencontre devint la bataille de Stirling.
William Wallace
On sait peu de choses sur William Wallace avant les événements de 1297, si ce n’est qu’il est né près de Paisley. Les premières mentions de son nom dans les sources contemporaines anglaises le désignent hors-la-loi. Il aurait tué le shérif anglais de Lanark, en mai 1297.
William Wallace mena ensuite une rébellion à travers l’Écosse, attaquant des soldats et des officiers anglais, et reçut le soutient de personnalités importantes telles que l’évêque Wishart de Glasgow, le noble Sir William Douglas et Robert Bruce. Cependant, bien que de nombreux nobles l’aient soutenu ouvertement au début, ils se rendirent aux nobles d’Edouard à Irvine en juillet 1297.
Wallace lui refusa de se rendre et continua son combat contre l’occupation anglaise. On pense qu’il échappa à la capture durant les mois d’été en se cachant dans la forêt de Selkirk. Il se déplaça ensuite vers le nord à la fin de l’été et rejoignit Andrew Moray, près de Dundee, avant la bataille de Stirling.
Andrew Moray
Patriote écossais, Andrew Moray était un combattant de la liberté et stratège militaire. Il est moins mentionné que William Wallace dans les livres d’histoire, avec qui il combattit pour expulser les Anglais d’Écosse.
En 1296, Andrew Moray et son père furent capturés par Edouard à la bataille de Dunbar. Son père fut envoyé à la Tour de Londres où il mourut en captivité. Andrew quant à lui fut emprisonné au château de Chester, mais s’échappa l’année suivante et se dirigea vers le nord. Il franchit la frontière et éleva l’étendard de son père en mai 1297 au château d’Avoch sur l’île Black Isle – annonçant une rébellion.
En septembre 1297, Andrew Moray et William Wallace unirent leurs forces et les Écossais se préparèrent pour la bataille de Stirling. L’hypothèse généralement acceptée est que c’est Moray qui élabora le plan de bataille, choisissant le terrain et décidant des tactiques.
Au coeur de l’Écosse Stirling et son Château revêtaient une importance stratégique cruciale. Ceux qui contrôlaient Stirling contrôlaient alors les mouvements entre le nord et le sud du royaume.
L’armée anglaise était menée par le Comte de Surrey, qui était le lieutenant d’Édouard Ier en Écosse, et par Hugh de Cressingham, le trésorier de l’Écosse. Aucun des deux ne considérait Wallace ou Moray comme une menace ; ils s’attendaient à écraser les rebelles écossais.
De Cressingham était extrêmement impopulaire parmi les Écossais et sa présence a sans aucun doute enflammé les hommes de Wallace et de Moray. Il est également possible que l’attitude du comte de Surrey à Stirling contribua à la défaite anglaise.
Avant même le début des combats, il renvoya certains de ses soldats chez eux afin d’éviter de payer leur salaire. Il pensait que l’armée anglaise vaincrait facilement Wallace et Moray. En plus de cela, il dormit tard le matin de la bataille de Stirling et prit trop longtemps pour décider comment faire traverser le fleuve à son armée.
Les Écossais arrivèrent et campèrent sur la colline Abbey Craig, qui surplombe le terrain plat et marécageux au nord du fleuve. Les forces anglaises composées de chevaliers, archers et piquiers anglais, gallois et écossais, campaient au sud du fleuve.
Sir Richard Lundie, un chevalier écossais qui avait rejoint les Anglais après la capitulation d’Irvine, proposa d’attaquer le flanc ennemi en menant une force de cavaliers à un gué à 3 kilomètres en amont, où 60 cavaliers pouvaient traverser en même temps. Hugh de Cressingham persuada le Comte de rejeter ce conseil et d’ordonner une attaque directe sur le pont.
Le petit pont n’était assez large que pour laisser passer deux cavaliers de front, mais offrait la traversée la plus sûre fleuve. En effet le fleuve Forth s’élargissait à l’est et le marais de Flanders Moss s’étendait à l’ouest. Les Écossais attendirent que les chevaliers et l’infanterie anglais commencent leur lente traversée du pont le matin du 11 septembre. Il aurait fallu plusieurs heures à l”armée anglaise pour traverser le pont dans son intégralité.
Selon les Chroniques d’Hermingburgh, Wallace et Moray attendirent jusqu’à ce que “autant d’ennemis soient venus qu’ils croyaient pouvoir vaincre”. Lorsqu’un nombre conséquent de troupes eut franchi le pont (probablement environ 2000) l’ordre d’attaquer fut donné.
Les lanciers écossais descendirent rapidement des hauteurs et repoussèrent une charge de la cavalerie lourde anglaise, puis contre-attaquèrent l’infanterie anglaise. Ils prirent le contrôle du côté est du pont et coupèrent l’accès aux renforts anglais, qui ne pouvaient plus traverser. Coincés sur le sol marécageux de la boucle du fleuve, sans espoir de renfort ni de retraite, la majorité des anglais sur la rive est fut probablement tuée. Quelques centaines d’hommes s’échappèrent peut-être en traversant le fleuve à la nage.
Hugh de Cressingham fut tué, il aurait été dépecé et coupé en morceaux par les Écossais.
Le Comte de Surrey, entouré d’un petit contingent d’archers, était resté au sud du fleuve et était toujours en position de force. Le gros de son armée était intact et il aurait pu tenir la ligne du Forth, refusant aux Écossais un passage vers le sud. Mais sa confiance s’était envolée.
La bataille du Pont de Stirling fut une défaite fracassante pour les Anglais. Elle démontra que dans certaines circonstances, l’infanterie pouvait en fait être supérieure à la cavalerie. Selon les registres, les pertes anglaises dans la bataille furent d’environ 100 cavaliers et 5 000 fantassins tués. Les pertes écossaises dans la bataille ne furent pas enregistrées, à l’exception d’Andrew Moray, qui semble-t-il fut blessé au combat et décéda des suites de ses blessures vers le mois de novembre.
Wallace partit ensuite mener des raids destructeurs dans le nord de l’Angleterre, qui n’aidèrent pas vraiment à faire avancer la cause des Écossais, mais effrayèrent l’armée anglaise et ralentirent son avancée. En mars 1298, il était devenu le gardien de l’Écosse.
La bataille du Pont de Stirling est représentée dans le film Braveheart de 1995, mais elle ne ressemble guère à la vraie bataille, car il n’y a pas de pont (en raison principalement de la difficulté de filmer autour du pont lui-même).
L’actuel pont de Stirling
On pense que le pont de Stirling, qui fut la clé du succès de cette bataille, se trouvait à environ 180 mètres en amont du pont de pierre du XVe siècle qui traverse le fleuve Forth de nos jours. Quatre piliers de pierre ont été trouvés sous l’eau juste au nord, formant un angle avec le pont existant du XVe siècle, ainsi que des pierres taillées par l’homme alignées avec les piliers sur une rive.
Le site des combats se trouvait de chaque côté d’une chaussée en terre venant de la colline Abbey Craig, au sommet de laquelle se trouve actuellement le Monument Wallace, à l’extrémité nord du pont. Le champ de bataille a été inventorié et protégé par Historic Scotland dans le cadre de la Politique Écossaise de l’Environnement Historique de 2009.
Commentaires pour cet article
ROUSSEL Denis
18/12/20 - 08:39
Merci très beaucoup Anne pour tes articles très intéressants, qui illustrent les newsletters (in french in the text).
A Niort et environs il y a beaucoup de lords et ladies lecteurs assidus.
A lire: ” Histoire de l’Ecosse” de Michel DUCHEIN (texto).
Take care ans stay safe (well).
Virtual winter kisses.
Lord Dennis (Vice-président de “Welcomechire”).
Anne
18/12/20 - 10:01
Un grand merci Lord Dennis pour ces mots si touchants. Nous souhaitons aux Ladies, Lairds et Lords de Niort ainsi qu’à leurs voisins du monde entier, de très belle fêtes.
Bien à vous,
Anne
ROUSSEL Denis
22/12/20 - 09:09
Suggestion: Que ces articles divers à propos de l’Ecosse d’hier, d’aujourd’hui (et de demain avec l’après Brexit)soient réunis dans un même livret, sous une même signature (Anne) et mis à disposition (contre monnaie sonnante et trébuchante)des ladies, lairds, lords et autres personnes intéressées par ce beau pays, si proche et si près de nous.
Lady Florence
05/01/21 - 14:47
J’adore lire ces points historiques, peut etre les avoir aussi en Anglais pour ceux qui aiment comme moi lire en VO ?
J’ai visité “mes terres” cet été et j’ai adoré.
Anne
05/01/21 - 19:36
Bonjour Lady,
Nous vous remercions de vos encouragements. Vous trouverez un lien vers le texte d’origine au tout début de l’article. N’hésitez pas également à visiter le blog sur la version anglophone du site (highlandtitles.com), de nombreux articles sont disponibles.
Bien à vous.
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