Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 6th May 2022
La bataille de Culloden, qui se déroula en 1746, fut le dernier affrontement du soulèvement jacobite et la dernière bataille à avoir lieu sur le sol britannique.
Au cours des siècles qui suivirent les combats, une série de mythes convaincants mais quelque peu trompeurs sont venus entourer la bataille de Culloden. Mais ce qui est incontesté, c’est que le 16 avril 1746, l’armée jacobite de Charles Edward Stuart subit une défaite décisive par une force gouvernementale britannique commandée par William Augustus, Duc de Cumberland, sur la lande de Drummossie, près d’Inverness, dans les Highlands écossais.
La bataille mit finalement fin à une lutte pour la monarchie qui avait duré près de 60 ans.
La Bataille de Culloden en 1746
En 1688, dans un acte qui fut immédiatement nommé la “Glorieuse Révolution”, le Parlement et une nation politique très majoritairement protestante déposèrent le roi catholique romain Jacques II. Les filles protestantes de Jacques issues de son premier mariage, Marie et Anne, régnèrent après lui. Mais lorsqu’Anne décéda en 1714 sans laisser d’héritier, le Parlement remplaça la dynastie des Stuart par leurs cousins allemands, les Hanovriens.
Charles était le fils aîné de James Stuart, le prétendant exilé des Stuart au trône britannique. Convaincu qu’il existait un soutien pour la restauration des Stuart en Écosse et en Angleterre, il débarqua en Écosse en juillet 1745 : il leva une armée de partisans écossais jacobites. De son vivant, Charles était surnommé “le Jeune Prétendant” et “le Jeune Chevalier”, mais de nos jours, le surnom le plus populaire qu’on lui donne est celui de Bonnie Prince Charlie. Vous pouvez en savoir plus sur lui ici (en anglais).
Le Jacobitisme est un mouvement largement répandu aux 17e et 18e siècles qui s’est opposé à la création des Actes d’Union en 1707 et a donc soutenu la restauration de la Maison des Stuart sur le trône britannique. Le nom est dérivé de Jacobus, la version latine de Jacques.
La nouvelle que Charles-Édouard avait débarqué en Écosse avec une poignée de partisans et qu’il rassemblait des soutiens parmi les clans des Highlands fut d’abord accueillie avec peu d’inquiétude. Mais cela changea rapidement lorsque son armée des Highlands défit les troupes gouvernementales à Prestonpans en septembre 1745, occupa Edimbourg, puis entra en Angleterre en novembre.
Le gouvernement rappella 12 000 soldats du continent pour faire face au soulèvement. L’invasion jacobite de l’Angleterre s’étendit jusqu’à Derby avant de rebrousser chemin le 5 décembre, après avoir attiré relativement peu de recrues anglaises, malgré une armée forte de 5 000 hommes à cette époque.
Les Jacobites, qui reçurent peu de renfort militaire français, essayèrent de consolider leur contrôle de l’Écosse, où, au début de l’année 1746, ils se heurtent à une importante armée gouvernementale. Les Highlanders défirent la première armée gouvernementale envoyée contre eux à Falkirk (17 janvier 1746). Mais lorsque l’armée des Highlands se heurta aux forces du duc de Cumberland sur la lande de Culloden le 16 avril, elle était découragée, mal approvisionnée et victime de nombreuses désertions.
Après la défaite de Hawley à Falkirk, le duc de Cumberland arriva en Écosse pour prendre le commandement des forces gouvernementales. Son armée atteignit Cullen le 11 avril, où elle fut rejointe par six autres bataillons et deux régiments de cavalerie.
C’est pendant que les troupes du duc de Cumberland célèbraient son anniversaire, dans la nuit du 15 avril, que les Jacobites, menés par le lieutenant-général Lord George Murray, décidèrent d’essayer de répéter le succès de Prestonpans en menant une attaque nocturne sur le campement du gouvernement.
Murray proposa de partir au crépuscule et marcher vers Nairn. Son plan était que l’aile droite de la première ligne attaque les arrières de Cumberland, tandis que le Duc de Perth avec l’aile gauche attaquerait le front du gouvernement. Cependant, la marche de nuit fut plus longue que prévu et ils n’arrivèrent à destination qu’à l’approche de l’aube, si bien que la mission fut finalement avortée.
Peu de temps après le retour au camp des Jacobites épuisés après l’échec de la mission nocturne, un éclaireur leur annonça l’avancée des troupes gouvernementales.
Mais à ce moment-là, de nombreux soldats jacobites s’étaient déjà dispersés à la recherche de nourriture ou étaient retournés à Inverness, et d’autres s’étaient endormis, épuisés, dans des fossés et des dépendances. On estime que plusieurs centaines de membres de l’armée jacobite ont pu manquer la bataille.
Vers 10 heures du matin, les Jacobites ont vu l’armée gouvernementale s’approcher à une distance d’environ 4 km, et lorsqu’elle était à 3 km de la position des Jacobites, le Duc de Cumberland a donné l’ordre de former une ligne, et l’armée a marché en avant en ordre de bataille.
Au cours de la première demi-heure de la bataille, l’artillerie de Cumberland fondit sur les lignes jacobites, d’abord à coups de balles rondes, puis à coups de mitraille. Finalement, Charles donna l’ordre que ses Highlanders attendaient, de charger l’ennemi.
Bien que gênés et ralentis par le terrain marécageux, de nombreux Highlanders atteignirent les lignes gouvernementales. Dans le combat sanglant au corps à corps qui s’ensuivit, la nouvelle tactique des tuniques rouges consistant à attaquer à la baïonnette le côté exposé de l’homme à droite, plutôt que d’affronter celui qui se trouve directement devant, semble avoir porté ses fruits. Les Highlanders finissent par battre en retraite, la bataille ayant duré moins d’une heure.
Environ 1 000 Highlanders furent tués par les 9 000 Tuniques rouges, qui ne perdirent que 50 hommes, et quelque 1 000 autres furent tués au cours des semaines suivantes, chasséés par les troupes britanniques. Traqué par les militaires et des espions, le prince Charles erra en Écosse pendant cinq mois avant de s’échapper pour la France et de s’exiler définitivement. La bataille de Culloden marqua la fin de toute tentative sérieuse des Jacobites de rétablir la dynastie des Stuart sur le trône britannique.
La bataille de Culloden est aujourd’hui considérée comme l’un des affrontements les plus importants de l’histoire britannique, pourtant de nombreuses confusions subsistent sur certains détails.
En 1881, ces pierres tombales furent érigées pour marquer les tombes collectives des soldats jacobites tombés au combat.
Un centre d’accueil a été ouvert près du site de la bataille de Culloden en 2007. En faisant de ce lieux un site de visite, l’objectif était de préserver le champ de bataille dans un état similaire à celui qu’il avait le 16 avril 1746.
Une différence notable est qu’il est actuellement recouvert d’arbustes et de bruyères ; au XVIIIe siècle, cependant, la zone était utilisée comme pâturage commun, principalement pour les locataires du domaine de Culloden. Les visiteurs peuvent se promener sur le site en empruntant les sentiers présents et peuvent également profiter d’une vue en hauteur depuis une plate-forme surélevée.
Vous pouvez participer à une visite guidée du champ de bataille, au cours de laquelle un guide expert vous fera découvrir les principales zones d’action de Culloden Moor, et visiter le cairn commémoratif autour duquel reposent les tombes de 1 500 soldats jacobites morts au combat.
VISITER LE CHAMP DE BATAILLE DE CULLODEN
Traduction de l’article de Caitlin sur la version anglaise du blog.
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