Écrit par: Stephen Rossiter
Publié: 7th April 2020, dernière mise à jour: 15th April 2020
Je suis bien arrivé à l’aéroport principal de Glasgow. J’ai donc survécu au vol, tu peux donc rayer ou brûler tu sais quoi. Le vol s’est bien déroulé et je suis arrivé à l’heure. Les Écossais semblaient détendus et m’ont fait une bonne première impression. J’ai été tout de suite saisi par la fraîcheur du pays : il devait faire environ dix degrés !
Il y avait un monde fou et une organisation millimétrée. J’ai eu la tentation de prendre l’avion suivant qui repartait en France mais ce n’était là qu’un éclair de peur ou de paresse. Oui, j’avoue, moi, le Bobby courageux aux multiples vies virtuelles, j’ai presque douté. Quant à l’impression d’avoir changé de pays, elle ne se fit sentir qu’en quittant les lieux. Je me rendis, tant bien que mal, au centre de Glasgow avec la navette. Je me sentais comme un nutritionniste débarqué dans un fast-food. Ou un cheveu sur le crâne d’un chauve. Légèrement de trop. Mais lors de la sortie de la navette, je me suis mis à observer le paysage tant la ville est belle et atypique.
Je culpabilisais presque. Je sentais que papa et maman étaient passés par ici. Bien sûr, je me sentais seul mais aussi porté par ma mission.
C’est bien vrai. J’avais donc les yeux levés quand j’ai aperçu la majestueuse Cathédrale Saint-Mungo (2a). C’est le monument que je t’ai joint à cette lettre. Elle est encore plus impressionnante en vrai. J’ai lu quelque part que Glasgow se serait construit autour de cet édifice. C’était mon point de repère toute la journée. Elle est située non loin de l’hôpital, le Glasgow Royal Infirmary.
Saint-Mungo et le Royal Infirmary à Glasgow
Cela m’a rassuré de savoir que je me trouvais non loin d’une zone où on pourrait me soigner. Au cas où. Pas que je m’ imaginais braver des dangers mais, la peur de l’inconnue grandissante, c’était là un lien étroit de douceur et de réconfort. Je suis dans un pays à la fois civilisé et rempli de charmes.
J’ai continué à vagabonder jusqu’à me rendre compte que j’étais perdu. Oui, tata, perdu ! La cathédrale n’était plus visible et mon hôtel, le Glasgow Metro Youth Hostel était encore trop loin, à quelques kilomètres de là.
J’ai bien tenté de me raisonner, Tata, et de ne pas crier. Il faut dire aussi que je portais sur mes frêles épaules l’honneur de la France, des français, des françaises et de tous mes ancêtres. Pour cette raison, je me devais de rester digne et de ne pas hurler. Je regardais ma carte en tremblant sans trouver de lieu familier. Ni de direction.
Je ne sais pas si tu vas me croire mais une fois que j’ai compris que le soleil finirait par descendre, que ce froid déjà bien présent, s’intensifierait, j’ai tout lâché, la carte, la boussole, mon compas et la pression et me suis mis à rouler par terre en criant « Help me ! Help me ! I don’t want to die » !
Je t’épargne les détails, je me croyais réellement perdu. Heureusement, des passants bienveillants m’ont aidé en gribouillant un chemin avec une croix. J’étais presque dans une chasse au trésor ! Ramassant ma dignité, piétinée sur le trottoir, j’ai remercié, à la volée, les passants si aimables et suis parti sans demander mon reste. Deux surprises m’attendaient alors au lieu où l’on m’a envoyé.
D’abord, c’était un office de tourisme. Je me suis dit que c’était une excellente idée car ils m’indiqueraient à coup sûr comment aller rapidement et sûrement à mon hôtel. Et les bonnes adresses où manger. Ou boire, mais pas d’alcool tata, je n’en bois jamais, JAMAIS !
Deuxièmement, l’office de tourisme était non loin du terminus de ma navette. Quel soulagement ! Je me suis mordu le poing fermé pour ne pas réciter le dictionnaire complet des injures et mots fleuris de notre beau pays qu’est la France.
Je t’embrasse fort Tata,
Ton Bobby.
PS 1 : Je reprends ma lettre avant de la poster pour te dire que je viens d’entrer dans l’office de tourisme et que je suis resté sans voix car un détail a retenu mon attention et a remis en cause mon image des Écossais. SUSPENSE.
PS2 : Je t’avertis encore, ne va pas dans ma chambre. En plus, il y a des pièges !
Construite à partir de 1136, la première pierre fut posée par le roi David d’Écosse. Elle est située sur une colline, à côté d’un autre haut lieu touristique : le Glasgow Necropolis. La cathédrale se compose essentiellement de parties conçues entre le 12ème et le 15ème siècle, soutenues par une crypte construite antérieurement.
D’une construction simple, ses murs sont verts et sa flèche noire est surmontée d’une girouette. Le plafond intérieur, en bois, est haut de 32m, ce qui équivaut à un immeuble de 12 étages ! Il y a de nombreux vitraux colorés qui en font un lieu lumineux et une raison supplémentaire d’y entrer.
Le nom de la Cathédrale est associé au Saint-Mungo (ce qui veut dire le Bien-Aimé), né en 550 et appelé aussi Saint-Kentigern. Il participa activement à la conversion de l’Écosse au christianisme et établit la communauté de moines qui fondèrent la ville de Glasgow. Il repose dans sa crypte, bien avant la construction de la cathédrale, depuis sa mort en 612.
Ils sont représentés sur le blason de la ville :
L’entrée de la cathédrale est gratuite. Immanquable lorsqu’on visite Glasgow.
Il y a toute l’âme du bien Aimé, Saint-Mungo,
Dans chaque pierre de la cathédrale de Glasgow,
Et coule dans les veines, ce caractère des Écossais,
Entre bravoure et justesse, entre justice et simplicité.
À très vite pour le troisième épisode du Voyage en Écosse de Bobby ! En attendant n’hésitez pas à découvrir la page Facebook de Nicolas
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